Publié le 30 Octobre 2020
Secret 29
Je n’ai jusqu’à présent pas trop parlé de l’école. Pas grandes choses à dire, car je m’ennuyais souvent, j’avais l’impression d’apprendre plus en dehors que sur les bancs de classes. N’étant pas propre et gaucher en CE1 je faisais tâche. La maîtresse madame D, m’avait un jour dit : « tu finiras ferrailleur » j’ai presque réussit. En CM2 le maître, monsieur B, voulait me faire redoubler, je suis passé de justesse en sixième. Je suis rentré au collège Dhuoda qui faisait lycée et classes techniques après le bac. Que des grands, un bâtiment immense avec des couloirs gris et interminables.
Mon frère était en troisième. Je le cherchais, car je pensais qu’il me protégerait. Pensez donc quand il m’a vue il m’a écrasé la tronche sur une barre de hand-ball. Je lui en avais fait voir à Caissargues et en colonie. Mais chaque fois que quelqu’un d’autre me cherchait des noises, il était là, lui seul avait le droit de me taper dessus. Les cours étaient dispensés par des fonctionnaires en fin de course, quelques un tout de même nous donnait le désir d’apprendre, et dans ces matières là nous n’étions pas si mauvais. Je me souviens d’un cours d’art plastique avec monsieur B, peintre qui exposait à la Galerie Jules Salle qui nous avait fait travailler sur le logo Lip au moment de la lutte des ouvriers, l’administration l’avait convoqué et voulait le sanctionner, on ne fait pas de politique dans un établissement scolaire, j’ai trouvé ça injuste, et j’ai rassemblé la classe pour créer un groupe de défense de ce professeur, on a réussi à le réhabiliter et la sanction n’est pas tombée.
J’ai donc redoublé la sixième et on m’a mis dans une voie de garage, pour l’ensemble de mon œuvre. La sixième de transition, imaginez une voie de garage, au bout il y a un buttoir, soit on s’arrête au buttoir soit on fonce et on explose le buttoir. C’est ce que j’ai essayé de faire.
À suivre…