Publié le 27 Novembre 2020
Secret 38
« Trip » est le mot pour désigner le temps de l’effet d’un acide. C’est vraiment un voyage dans une autre dimension, il ne faut pas être trop fragile sinon c’est le bad trip. Certains ne sont jamais redescendus ; chaque fois que j’en ai pris, le voyage s’est bien passé. Bon je n’en ai pas pris non plus de grandes quantités. Mais un concert de Klaus Schulze dans l’église Sainte Perpétue de Nîmes sous acide, c’est la vision de la voûte qui s’ouvre sur un espace où nagent des animaux fantastiques et des formes abstraites colorées, avec des myriades de petites étincelles qui venaient tourbillonner autour de nous. C’est difficile de décrire l’ensemble des sensations et émotions. La descente d’acide est un moment de grand calme comme un planeur qui prend son temps pour atterrir avec légèreté.
Une autre fois à l’esplanade de Nîmes on avait pris un cristal et l’idée nous est venue de monter sur une mobylette. Imaginez, les rues de Nîmes devenaient toutes molles et elles s’ouvraient devant nous pour se refermer derrière, avec bien sûr des couleurs vives et surnaturelles. Je suis descendu en marche de la mobylette et je me suis envolé au-dessus de la ville. Le lendemain, on a retrouvé la mobylette fracassée, mais dans l’équipe il n’y avait aucun blessé. À croire qu’on s’était vraiment envolés.
La bande du Vistre réduisait de plus en plus, mais le peu qui restait a continué à faire des conneries dans le village, ça devenait de plus en plus scabreux, nous commencions à sérieusement dépasser le cadre légal, ça allait du casse de la pharmacie au vol de véhicules pour nos promenades nocturnes, et tout ça sans le moindre scrupule. La notion de bien de mal n’existait pas c’était un jeu, au même titre que sonner aux portes ou chaparder des cerises.
À suivre
https://www.youtube.com/watch?v=R8tjPGCWlTM