Publié le 21 Mars 2022
Secret 55
On va faire un bond en avant, pour se retrouver vers la fin du parcours Beaux-Arts, on nous propose de faire un stage pour un spectacle commémorant le bimillénaire de la ville.
24 ⇾ 26 juin 1982
Jardin de la fontaine, Bimillénaire de la Ville de Nîmes (30)
Création théâtrale du collectif « Nemausus 2000 » constitué de Christian Liger, l’Association pour le Théâtre Populaire, Abribus, le Théâtre Ensemble du Languedoc, et le Théâtre populaire du Midi.
Charles Marty, scénographe, Stuart Seide Assistant-scénographe sur un texte original de Christian Liger dans des jardins du XVIIIe siècle.
Je n’hésite pas, j’en suis…
Il y a toutes les compagnies locales, le spectacle retrace l’histoire de Nîmes des origines à nos jours. Dans les jardins de la fontaine, ça va de l’apparition du dieu Némausus, à la place Avogadro, à la ZUP nord, en passant par les barbares, les huguenots, les bâtisseurs de capitelle, et la ZUP nord avec un chien féroce aux yeux rouges.
Le premier tableau, la tête du dieu de la source Némausus sort de l’eau, sa chevelure est une cité qui rappelle la ville de Nîmes. On fait installer par des plongeurs professionnels un bidon de 200 litres rempli de béton avec un anneau scellé, la tête est posée sur un radeau avec tout un jeu de poulies et moufles, on peut immerger la statue, ça permet de la faire sortir lentement sur une musique de Philippe Glass. Un petit radeau transporte un fumigène pour rendre la scène encore plus poétique.
La tête est sculptée dans du polystyrène, recouverte de papier-alu de résine et mat de verre. Le papier aluminium sert à isoler le polystyrène de la résine sinon il fond, ensuite on vide la carcasse pour n’avoir que l’enveloppe rigide comme un canoé. La fausse pierre est faite un projetant de la vermiculite sur toute la surface.
Le radeau est construit dans l’eau.
C’est une période où je ne porte que des espadrilles montantes dites de razeteurs, je marche sur une bouteille cassée au fond de l’eau, il faut partir aux urgences là tout s’accélère
Gérald Karlicow réquisitionne un employé municipal avec son véhicule.
Il me met à l’arrière de la voiture et cour à côté, en criant qu’il y a un blessé à bord.
Et à chaque carrefour il arrête la circulation du jardin de la fontaine. À la rue Hoche j’ai l’impression d’être embarqué dans un tourbillon que je ne maîtrise pas du tout. Nous arrivons aux urgences, là, pareil ; je passe devant tout le monde,personne n’a l’idée d’arrêter Gérald: c’est un véhicule de la mairie tout de même.
Résultat 2 points de suture et je retourne aux jardins pour continuer à travailler. Charles Marti m’offre plus tard une paire d’espadrilles montantes car lui aussi ne porte que ça.
Il fume des Céltiques mais ça, c’est une autre histoire.
À suivre