Secret 37
Publié le 24 Novembre 2020
Secret 37
Les parents après la réunion nous ont surveillés un peu plus, mais nous échappions souvent à cette surveillance pour continuer à traîner dans le village et les alentours. Nous avions encore des réserves et les soirées fumettes devenaient régulières. Quelques fois, on prenait des acides (LSD) la découverte des « voyages » psychédéliques, vers d’autres états de conscience ont orientés certains d’entre nous dans des délires mystico gélatineux sans véritables guides ; un fourre-tout mélangeant : Herman Hesse, Kalil Gibran, Krishnamurty, Carlos Castaneda, Kerouac, Allen Ginsberg, la bible (pour certains) et tout un tas d’écrits plus ou moins farfelus. J’avais l’impression de découvrir un autre continent, et le désir de le découvrir ne m’a jamais quitté.
Il y en a qui ont viré rose croix d’or, d’autres cathos, comme quoi la marijuana peut vous faire basculer vers des drogues dures. Les plus curieux d’entre nous ont testé tout ce qui pouvait défoncer, c’était récréatif, et souvent sans suite, faute de fournisseur ou de moyens.
Et justement, par curiosité on testait aussi d’autres moyens pour aller voir ailleurs, la musique la peinture, les activités de plein air (escalade spéléo baignades) et la mise en danger par des défis à la con : sauter du plus haut possible d’un toit ou d’une falaise, s’envoyer des poignards en asseyant de les rattraper, prendre des virages sur route de plus en plus vite, rentrer dans des maisons par les fenêtres, se donner des coups de poing de plus en plus fort dans l’épaule, ça restait joyeux et nous rigolions beaucoup. Tout ce qui pouvait faire monter l’adrénaline était bon pour nous.
Souvent on partait pour Collias, il y avait une falaise qui permettait de faire des sauts, ou des plongeons pour les plus téméraires, du plus bas au plus haut par paliers. Le plus haut était à 16 mètres. Je n’ai jamais franchi ce palier-là.