Secret 32
Publié le 7 Novembre 2020
Secret 32
L’organisation paramilitaire des camps d’été ne nous convenait pas vraiment. On avait le salut aux couleurs le matin, des activités proches de l’entraînement militaire. Rapidement on a constitué une patrouille à part avec l’accord de certains aînés. Nous avions rectifié l’uniforme en ne gardant que le foulard et les badges. Ce qui ne plaisait pas aux disciples de Baden Powel. Donc on compensait en construisant des structures collectives, abris, tables, douches, ça nous donnait une certaine liberté. Je me souviens que j’avais obtenu les brevets de couturier, troubadour, secouriste et peut-être la possibilité de faire ma promesse.
Il y avait une patrouille particulière, les Rachoumgalas, leur cri de ralliement était : « Les rachoumgalas toujours plus gla gla gla » ils n’étaient pas comme nous, débraillés, et sales, leur campement toujours en bordel. On ne les voyait pas trop participer aux activités. Une fois de plus je me sentais plus proche d’eux leur autonomie me plaisait, malheureusement, encore louveteau je n’avais pas accès au clan des grands.
Le temps des éclaireurs a été pour moi, une période où j’ai commencé à comprendre que le moule de l’éducation nationale n’était pas fait pour moi. J’ai compris que l’échec scolaire n’était pas un échec, mais une porte ouverte à tout plein d’aventures et de découvertes, pas toujours dans les clous, mais bien plus excitantes. Quand on bricole sa vie, il faut développer un sens de l’improvisation et avoir toujours la curiosité en éveil.
À suivre