Publié le 2 Juin 2025
Recueillir
Cueillir à nouveau et accueillir
Ce qui est à cueillir, mûr à point
Il le sait, il y va
Il se penche dessus et le transporte avec délicatesse
Le geste de l’œil est précis et la main son trajet
On va voir ce qu’il va voir, on l’emporte avec soi, il cueille, on recueille
C’est une attention
Le geste de regarder
Il est accompli et regardé à son tour
De sorte qu’on le voit, alors qu’avant, on n’y voyait goutte, de ce que lui nous a vu
Il est allé là-bas, et de là où il était, c’est-à-dire transporté avec tout son bazar de vie, eh bien de là-bas il nous a vu ceci qu’il nous présente avec ce geste qui est lui, qu’il fait avec sa main
Après, on peut voir ou pas
C’est à vous de voir
C’est vous qui voyez
C’est vous le maître du temps que vous passez à l’œuvre
Approchez. Approchez. Approchez !
Faites attention
Recueillez-vous.
Une attention supérieure est maintenant à l’œuvre
Le temps de main de maître s’abolit
Le geste consiste alors à arpenter ce bazar
Poser dessus des gouttes irisées
C’est-à-dire investies du geste de regarder
Créer un trajet personnel d’attention
À sa main
À son œil
Que lui-même n’a pas prévu mais que son geste a permis
Mais de qui veut-on parler ?
On se confond.
On est transporté avec délicatesse
On se transporte
C’est à ce point précis et multiplié que l’on partage l’esprit
Notre vue s’ajuste en retour
Des lobes Qui sait si ce regard allumé
- Mais de qui veut-on parler ?
– Ce voyant qui clignote
N’a pas à tout jamais changé notre regard ?
Texte © Daniel Gras