Secret 54

Publié le 25 Juin 2021

Zézé dans son atelier (photo François Lagarde)

Un autre professeur m'a ouvert des chemins inconnus, Jean Azémard dit Zézé. Avec un air de Popéye
fils et petit fils de pêcheurs sur l'étang de l'Or. Il nous enseignait la couleur, nous avons peint des aplats sur des feuilles de papier Canson mouillées et tendues sur des planches en utilisant de l'adhésif en papier kraft.
La couleur ne devait avoir aucun défaut, comme sur un nuancier, la plus pure possible. Et ensuite nous découpions des morceaux pour les juxtaposer et découvrir la magie des complémentaires, du contraste simultané, des toniques et toutes les combinaisons qui produisaient des changements visuels en fonction des surfaces et de l'interaction. Les blancs deviennent roses les verts renvoient du rouge, les couleurs se rejettent se marient se soutiennent, une seule petite touche de couleur peut complétement changer et éclairer un tableau.

C'est de la magie et apprendre à jouer avec tout ça est un ravissement. 

       
Jean nous faisait aussi découvrir l'aquarelle, technique fraîche sans repentir, dans l'instant. Jean Azémard, maitrisait parfaitement cette technique. Dans le cours sur le modèle vivant à l'aquarelle, un élève lui demande : "Vous enseignez l'aquarelle, mais êtes-vous capable de la pratiquer" Jean sans se fâcher lui prend le pinceau et d'un seul geste représente fidèlement la posture et la lumière du modèle vivant, selon la pression exercée sur le pinceau il a peint tout le modelé de la chair. Avec un rire franc qui le faisait ressembler encore plus à Popèye il a repris son cours.
 


   Jean Azémard avait d'autres occupations, tubiste dans la fanfare Bolchévique et constructeur de cabanes à vivre.

Je découvre l'autoconstruction (le DIY avant l'heure) une architecture alternative et une façon de vivre très décroissante.
 
Et un monde à découvrir
 

Le Bourdigou entre autre et le film des frères Marre

Une ZAD

À suivre …
 

 

Rédigé par jacques

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