Secret 51 fin

Publié le 9 Février 2021

Secret 51 fin

MO m’a prêté un vélo avec un système de frein par rétropédalage casse-gueule et efficace.

Je parcours Amsterdam dans tous les sens, avec l’intention de voir les vieux quartiers les canaux et les musées d’arts. Mais comme je ne lis pas le néerlandais, je me retrouve dans des lieux où on ne rencontre aucun touriste. C’est un immense port de marchandise, toujours animé ça travaille dans tous les sens. J’ai parcouru beaucoup de kilomètres sans jamais trouver le vieux quartier et les canaux. Parfois le soir venu je téléphonais à MO en essayant de lire le nom de la rue et elle venait me chercher, et on finissait dans un rade à dockers.

Elle m’a accompagné le lendemain dans le quartier des musées. Le Rijksmuseum : Rembrand, Vermeer, Frans Hals, Jan Steen, les Maîtres Hollandais, enfin je les vois en vrai, et pas dans la revue, chef-d’œuvre de l’art que mon père collectionnait. Je regarde ça en détail de près, c’est une leçon de peinture, et une claque monumentale.

Et que dire du Stedelijk Museum, Picasso, Appel, Mondrian, Monet, Cézanne, Matisse, Chagall et Renoir, De Stijl, Cobra, Pop Art et Minimal Art. L’exposition temporaire c’est Willem de Kooning, les plus belles toiles étaient là-devant moi, toute la richesse des matières, des transparences, parfois très sèches ou grasses, transparentes, opaques. On peut voir les coups de pinceau lents, délicats, violents, légers, le peintre est présent on a ses gestes sous les yeux il ne manque plus que le son du fusain, du pinceau, et l’odeur des huiles.

MO me propose de m’accompagner au musée Van Gogh le lendemain. Sur le parvis du musée on se retrouve, arrive GF qui vient pour s’excuser ? Mais je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais GF commence à élever la voix. Deux vigiles nous attrapent on est collé contre le mur ils nous prennent nos portefeuilles pour vérifier les papiers. On ne rigole pas avec la quiétude des musées en Hollande. Un des vigiles me tend mon portefeuille et se confond en excuses. (MO faisait la traduction) il a gardé à la main mon document d’inscription aux Beaux-Arts, et m’invite à rentrer dans le musée, je suis accueilli par deux étudiantes en art pour faire la visite guidée du musée. Quand je pense qu’en France être étudiant aux beaux-arts et plutôt un motif d’arrestation. Je laisse MO et GF dehors et on se donne rendez-vous plus tard.

Le musée Van Gogh présente les œuvres majeures de Vincent, ce n’est plus l’imagerie d’almanach des postes ou des boîtes de chocolat, je plonge dans la peinture. Quel artisan, la matière n’a pas une craquelure. Les toiles sont lumineuses, charnelles, les touches de couleurs se répondent et se renvoient la lumière, c’est vivant. Il a posé côte à côte la couleur. Le pinceau arrive sur la toile légère, devient plus près de la toile, pour se retirer en laissant un petit bec en relief. C’est son geste que l’on regarde. Je suis dans un torrent d’émotions je me laisse porter avec bonheur.

Les étudiantes qui m’accompagnent au bout d’un certain temps me font signe de les suivre, avec des gants blancs délicatement elles ouvrent un carnet de dessin. Une sandale croquée sauvagement à la mine dure, Van Gogh tourne la page, le dessin est reporté en creux sur la deuxième page et de feuille en feuille le carnet est rempli de sandales. J’ai les larmes aux yeux, ça vaut toutes les drogues et alcools du monde, c’est au-delà de l’ivresse.

Voilà c’est la fin de ce voyage à Amsterdam. La dernière journée je suis avec GF on se promène dans la vieille ville en rigolant il me montre des détails de la ville. GF sous son bon jour, MO nous a rejoint le soir et on fait la fête jusqu’à pas d’heure.

 

À suivre

 

 


 

 

 

Rédigé par jacques

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