Secret 16

Publié le 28 Septembre 2020

Après l’épisode du balcon, nous nous sommes un peu calmés, pendant quelque temps. La station d’épuration au bout de la rue de Camargue nous intéressait beaucoup. Imaginez un bassin plein de boue en train de sécher avant d’être épandue dans les champs (on ne connaissait pas le recyclage et le compostage dans les années soixante-dix). Dans l’épicerie de mademoiselle Labro, on pouvait acheter des pétards à mèche, du plus petit au plus gros. On a commencé par les moyens.

 

Nous pénétrions dans la station en sautant le grillage. Les pétards enfoncés dans cette boue, on allume la mèche ; tous aux abris. La gerbe de boue ne nous atteint pas. Nous avons testé d’autres tailles de pétards jusqu’au plus gros, c’était décevant. Beaucoup plus tard, nous sommes passés à des explosifs plus performants. Mais ça, c’est pour plus tard.



Les pétards serviront à toute sorte de choses. Dans des boîtes de conserves, des légumes, bouteilles en tout genre. Mais on se lasse vite. Voilà venu le temps des boîtes à lettres, les serrures, sous les portes. Grandes parties de rigolades et courses pour échapper aux pauvres habitants.

 

Et… voilà la grande invention, un pistolet à pétard à mèche, modèle pas déposé reproductible par n’importe qui.

Un tuyau de cuivre aplati à une extrémité en glissant un clou pour aménager un orifice qui permet de laisser dépasser la mèche après avoir glissé le pétard on bourre avec du papier journal puis une bille ou un caillou de nouveau une bourre de papier journal le tout fixé sur un morceau de bois avec des clous un réflecteur d’aluminium pour éviter le retour de flamme.
Une vraie arquebuse, je vous fais un dessin.
 


Avec ce pistolet on a tiré sur un plein de choses, et aussi sur rien, en l’air juste pour le plaisir.
On a essayé d’en fabriquer de plus puissants pour les gros pétards, mais les tubes s’ouvraient en deux. (nous avions eu la bonne idée de tester ça de loin pour commencer.)


Ça devenait dangereux, nous restâmes prudemment aux petits calibres.

Un soir dans une rue du village les explosions des pétards ont effrayé un Caissarguais émigré polonais ayant fui son pays, il se revoyait subissant des tirs et autres sévices, le souvenir devait être douloureux. En m’attrapant et en me menaçant d’un violent coup de poing, il se rend compte qu’il n’est plus en Pologne, et nous engueule copieusement. Il s’occupait des terres d’une grande famille Caissarguaise qui habitait le château au centre du village. (Maintenant transformé en mairie.)
On y entrait par un immense portail, ouvrant sur une voute de glycine. dans un parc privé.


Son fils P est resté longtemps un de mes meilleurs amis, il ne traînait pas avec la bande du Vistre. Je l’aimais bien quand même.

 

 

 


 

 

Rédigé par jacques

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